Metteur et scène et comédien, membre fondateur de la compagnie Îlot théâtre. Cette compagnie est aujourd’hui installée dans l’île de Ré, suite à un concours de circonstance qui vint à favoriser son implantation grâce à la construction de la salle de spectacle La Maline, à La Couarde-sur-Mer. Plusieurs pièce de Serge Irlinger y furent programmer comme La nuit des Rois de Shakespeare dès l’ouverture de la salle ou encore Angelo, tyran de Padoue de Victor Hugo. Sa compagnie est régulièrement soutenue par les aides à la création de la D.R.A.C, de la Région ou encore du Conseil Général de Charente-Maritime.
Ces soutiens contribuent depuis l’origine à développer de nouveaux partenariats avec d’autres structures comme dès le départ avec le Théâtre de l’Utopie qui accueilli la compagnie à La Rochelle de 1995 à 1997. Elle y créa Le Paradoxe sur le comédien de Diderot en partenariat avec la compagnie Avis de Tempête ; d’autres pièces verront le jour comme Amphytrion de Von Kleist ou Une tempête d’Aimé Césaire, créée en résidence au Théâtre Municipal de Royan. Celle-ci fut jouée à La Maline et programmée par La Coursive, scène nationale de La Rochelle au printemps 1998, dans le cadre de la manifestation Théâtre et Compagnies.
Fin 1998, Serge Irlinger se lance dans une nouvelle aventure : la création d’un lieu alternatif, La Fabrique du Vélodrome, avec deux autres compagnies Haute Tension et Théâtre Amazone. Les trois compagnies fondèrent la fédération Quai n°3 dont la vocation était de diriger et d’animer un espace de répétition et de création et d’avoir la possibilité d’explorer de nouvelles formes, moins conventionnelles, en dehors du temps des programmations des théâtres. Tandis que chaque compagnie y présentait ses projets, des actions communes virent le jour comme Nosferatu, prince de la nuit d’après le roman Dracula de B. Stoker en 1998.
Pour Ilot-Théâtre, ce furent trois années riches en rencontres et en expérimentations : beaucoup d’artistes comme J. Fréminet, G. Henno, J-F Rousseau, S. Tardon, F. Delime… rejoignirent la compagnie à cette période là.. Depuis cette période, Serge Irlinger s’engage à monter des textes d’auteurs contemporains et s’oriente vers des formes théâtrales nouvelles.
Alors que la fédération Quai n°3 venait d’être dissoute fin 2001, une nouvelle rencontre allait ouvrir de nouveaux horizons à la compagnie : celle avec J-J Vergnaud, peintre et auteur résidant sur l’île de Ré. Ce dernier fit appel à Îlot Théâtre pour monter sa dernière pièce Dreyfus et le cul-de-jatte Bernard. Produite par des partenaires privés et la Communauté de Communes de l’île de Ré, la pièce fut créée en résidence à La Maline en 2002. Elle remporta immédiatement un succès considérable, notamment à Avignon. Depuis, elle ne cesse d’être jouée en région, hors-région et à l’étranger. Dans le même temps, après dix ans d’existence, la compagnie signait une convention d’objectifs de trois ans avec la région Poitou-Charentes qui a été renouvelée en 2005, 2008 et 2010.
Pour Serge Irlinger, l’année 2003 (crise de l’intermittence) fut une année de questionnement sur la condition, le rôle de l’artiste dans la société actuelle et sa relation avec le pouvoir. Il décida alors de monter le roman de Mikhaïl Boulgakov, La vie de Monsieur de Molière, créée à CREA - Saint-Georges-de-Didonne. Le spectacle a été joué à guichets fermés au Festival d’Avignon 2005 et 2006 et a obtenu des critiques de presse élogieuses. En 2008, il continua de travailler autour de cette thématique avec un texte de Koltès : Combat de nègre et de chiens.
En parallèle, et depuis 2005, Serge Irlinger est maître d’oeuvre de spectacles créés dans le cadre de l’inscription des fortifications de Saint-Martin-de-Ré au patrimoine mondial de l’humanité (U.N.E.S.C.O). Ce type de projet est l’occasion pour la compagnie, à travers la valorisation du patrimoine, de répondre à des demandes de collectivités ou d’associations en mettant à disposition ses compétences.
En 2009, naît une nouvelle opportunité pour la compagnie avec la création du festival de théâtre Passe-Portes qui voit le jour aux Portes-en-Ré. Il réunit des artistes venus de toute la France. Le Festival demande à Serge Irlinger et sa compagnie de créer un spectacle d’ouverture. Ce sera Les Passeurs de portes, spectacle de théâtre de rue. Depuis, il a été programmé dans le cadre du Temps des Arts de la Rue, initié par la Région Poitou-Charentes, dans le cadre de la Journée Internationale des Arts de la Rue, Rue libre et au Festival International de Théâtre de Rue d’Aurillac en 2010.
Après un séjour à Berlin, sa rencontre avec l’acteur Werner Riemann qui a travaillé sous la direction de Brecht fut un moment très émouvant. Durant quatre heures, le vieil homme raconta la vie de cette troupe avec une énergie, un engagement et un humour remarquables. De retour en France, Serge Irlinger se dit que cette rencontre aura une suite… Et puis, il découvre Jean la chance, une pièce inédite retrouvée au milieu des années 1990 dans les archives du Berliner. La pièce suscite beaucoup d’enthousiasme auprès des artistes sollicités et des théâtres partenaires. Ce projet d’envergure, coproduit par CREA/Saint-Georges-de-Didonne, a vu le jour en janvier 2011 et a bénéficié du soutien du Ministère de la Culture/DRAC, de la Région Poitou-Charentes, du Conseil Général de la Charente-Maritime, de l’ADAMI et de la SPEDIDAM. Le spectacle a de plus été joué au Festival d’Avignon 2011.
Depuis Serge Irlinger n’a de cesse de continuer de créer sur le territoire de la CDC Île de Ré et ailleurs, en lien avec diiférents partenaires. Il porte de nombreuses créations et est devenu membre du collectif l’Horizon en 2015, dès sa création.
